lumière pulsée flash

La loi, qui interdisait aux esthéticiennes de proposer la dépilation, a changé en 2020, suite à la décision attendue du Conseil d’Etat. Une véritable aubaine pour l’institut de beauté ! En effet, la lumière pulsée constitue un excellent axe de développement. D’une part, c’est un service rentable, avec un effet de fidélisation sur 18 à 24 mois. Mais surtout, c’est une prestation qui permet d’engranger un apport de trésorerie appréciable dans les quatre mois les plus « creux » pour l’institut, autour des fêtes de fin d’année (octobre/novembre et janvier/février). Et petit bonus non négligeable : c’est un soin qui requiert peu de place en cabine et ne nécessite aucun nettoyage, soit un gain appréciable de temps… Faut-il louer ou acheter son matériel ? Commercialiser des séances ou des forfaits ? Souscrire une assurance spécifique ? Si vous vous posez ces questions et d’autres, découvrez dans cet article 10 conseils pratiques pour lancer la lumière pulsée à l’institut.

Conseil N°1 Une prestation de patronne

La dépilation peut donner une fausse impression de facilité. En effet, la plupart des appareils destinés à la filière esthétique sont conçus pour vous « mâcher le travail ». A partir de quelques informations (phototype, couleur du poil…), le logiciel paramètre de façon automatique la puissance des flashs, si bien que le risque de brûlure est en fait assez faible. Cependant, la dépilation présente d’autres risques spécifiques, qu’il faut parfaitement connaître et maîtriser. Aucun appareil, par exemple, ne peut effectuer à votre place un bilan préventif pour repérer les contre-indications (femmes enceintes, prise de certains médicaments etc). Ni repérer un grain de beauté, un tatouage ou une lésion de la peau à protéger. Or, flasher un grain de beauté peut s’avérer extrêmement grave pour votre cliente ! En raison de tous ces risques qui engagent la responsabilité de l’institut, il me semble que la dépilation doit rester une « prestation de patronne ».

Conseil N°2 Une assurance spécifique

La dépilation est une prestation particulière. Elle n’est pas automatiquement couverte, ni par votre multirisque professionnelle (assurance du matériel en cas de sinistre ou de vol), ni par votre responsabilité civile professionnelle (assurance qui couvre les éventuels dommages causés à vos clientes dans le cadre de votre activité). Il sera donc prudent de signaler par lettre recommandée cette nouvelle prestation à votre compagnie d’assurances, afin d’obtenir une réponse officielle. La plupart du temps, celle-ci prendra la forme d’un avenant au contrat à signer, sans surcoût. Si vous louez votre appareil, certains fournisseurs vous proposeront une assurance incluse (compter environ 20 €/mois). Il conviendra cependant de vérifier si celle-ci garantit bien tous les risques (sinistres, vols et dommages éventuels aux personnes). Ce qui vous évitera un casse-tête en cas de sinistre ayant lui même entrainé un dommage. Par exemple, votre appareil est endommagé dans le week-end par une fuite d’eau qui passe inaperçue. Le lundi, en flashant, votre appareil détérioré brûle votre cliente (ou une employée). Qui règle la note ? Il y a fort à parier que les deux compagnies d’assurances se renvoient mutuellement la balle, vous laissant désemparée au milieu… Pour éviter ce désagrément, privilégiez une seule assurance professionnelle qui assure aussi bien votre matériel que les dommages aux personnes pouvant survenir à l’institut.

Bon à savoir : votre compagnie d’assurances est tenue de vous proposer l’assurance de toute nouvelle prestation entrant dans le champs de votre activité professionnelle… A défaut, vous êtes en droit de résilier immédiatement votre contrat.

Conseil N°3 Louer plutôt qu’acheter

Un appareil de dépilation, c’est essentiellement de l’électronique. Par conséquent, la moindre panne peut générer une facture salée… et imprévue. Sans compter l’immobilisation de l’appareil, les soucis de transport à votre charge etc. Cette seule raison devrait vous inciter à louer votre appareil (sans engagement de durée). En effet, en cas de panne du matériel, le fournisseur restera responsable de son matériel et devra en assurer le service après-vente. En outre, la location présente 3 autres avantages de taille. Tout d’abord, vous restez libre de rendre l’appareil, quelle que soit la raison (prestation que vous souhaitez arrêter, vente de l’institut, matériel décevant…). Ensuite, la location vous laisse la possibilité d’évoluer vers un matériel plus performant au fil du temps, et donc de rester toujours à la pointe de l’innovation (sachant que les appareils évoluent vite…). Si vous financez votre appareil à crédit, vos mensualités courront sûrement sur quatre à cinq ans : d’ici là, il est probable que votre appareil sera obsolète, si bien qu’au terme de votre remboursement, vous aurez envie de le changer. Et enfin, sur un plan financier, la location est une charge mensuelle directement déductible et non un investissement, ce qui peut présenter certains avantages suivant votre situation financière (consulter votre expert comptable qui vous conseillera en fonction de votre situation personnelle). Par ailleurs, le loyer d’un appareil n’est pas une mensualité de crédit et n’entame donc pas votre capacité à emprunter si vous avez d’autres projets.

Bon à savoir : comptez un loyer mensuel d’environ 200 euros hors taxe pour un appareil, hors assurance.

Conseil N°4 Commercialiser des séances (et non des forfaits)

Chaque personne réagit différemment à la lumière pulsée. C’est pourquoi le nombre de séances à réaliser pour obtenir un résultat satisfaisant peut varier sensiblement d’un cas à l’autre. D’autant plus qu’il y a aussi une notion « subjective » du résultat « satisfaisant » : certaines personnes seront très satisfaites avec une élimination à 80 % du poil (souvent atteinte après la sixième séance) quand d’autres voudront la perfection. Par ailleurs, certains facteurs biologiques non prévisibles peuvent déclencher une nouvelle pousse sur une zone dépilée à n’importe quel moment, notamment en cas de bouleversement hormonal (grossesse, ménopause…). Et pour finir, il faut compter avec les poils « dormants ». En fait, dans la plupart des cas, une à deux séances d’entretien annuel seront nécessaires pour éliminer ces nouveaux poils. C’est pourquoi certains termes comme « épilation définitive » ou « permanente » sont à proscrire. De même, commercialiser des forfaits de dépilation me semble une erreur. D’une part, la notion de « forfait » crée obligatoirement une attente dans l’esprit du client. Si au terme du forfait, le résultat souhaité n’est pas atteint, l’esthéticienne risque fort de devoir gérer un conflit… voire pire encore : d’offrir des séances… La facturation à la séance vous dispense d’un quelconque engagement. Votre client est libre de cesser les séances à tout moment si pour une raison ou une autre, il est insatisfait. Vous êtes également libre, de votre côté, de pouvoir augmenter vos prix au fil du temps (sachant qu’une dépilation peut s’étaler sur une période de 18 à 20 mois dans certains cas), ou au contraire de proposer des offres spéciales.

Bon à savoir : évitez les promesses difficiles à tenir en limitant les effets d’annonces, et privilégiez une information franche et complète. Vos client(e)s apprécieront cette marque de professionnalisme et vous conserveront leur confiance. Quoi qu’en disent les fournisseurs, refusez également de flasher des zones « hormono-dépendantes », comme par exemple la barbe des hommes, où le risque de repousse est très fort (et que dire d’une barbe « à trous »…). De même, refusez de commencer des séances sur toute personne en phase de bouleversement hormonal (adolescent en dessous de 20 ans ou femme en phase de ménopause), car là aussi, le risque de constater un retour des poils indésirables est très fort.

Conseil N°5 Prendre garde aux arcs électriques

Voici un point très bête, mais souvent oublié : un appareil de lumière pulsée ne doit jamais être installé à proximité d’un point d’eau (lavabo, douche etc.). La distance standard préconisée est même de deux mètres minimum, mais dans tous les cas, il convient de s’en tenir aux préconisations du fabricant. En effet, un appareil de dépilation peut générer un arc électrique potentiellement très dangereux pour toute personne se trouvant à proximité.

Bon à savoir : privilégiez un appareil monté sur roulettes, ce qui vous permettra de le déplacer de cabine en cabine en fonction des besoins, voire de le remiser éventuellement entre deux séances… mais toujours loin de vos points d’eau !

Conseil N°6 Créer une fiche client

La dépilation d’une zone s’étale toujours sur plusieurs mois. C’est pourquoi une fiche d’information par client(e) constitue un outil indispensable pour garder une traçabilité de toutes les actions menées en cabine. Si toutefois la prestation est déléguée à plusieurs personnes à l’institut, cette fiche servira également de support de liaison entre les esthéticiennes. Elle joue en outre le rôle d’une feuille de route, rappelant étape par étape, à l’opératrice comme au client, les procédures à suivre. Vous y noterez les dates des séances, la durée, les paramètres, sans omettre les tests préalables obligatoires à effectuer sur l’avant-bras avant la première séance de flashs. Cette fiche servira également à vérifier certains points indispensables avant chaque séance. Par exemple, qu’il n’existe aucune nouvelle contre-indication (notamment prise de médicaments, expositions au soleil récentes ou à venir etc). En effet, après quelques mois, les clientes auront oublié ces différents points évoqués lors de la première séance, et risquent bien d’oublier de vous les signaler le moment venu !  Enfin, cette fiche pourra comporter des informations et mises en garde pour vos clients (indiquant, par exemple, que la dépilation n’est jamais définitive ni totale).

Bon à savoir : prévoyez une mini fiche que chaque client remplit manuellement et signe à chaque séance (qui a lieu toutes les 4 à 8 semaines), à la façon d’un « consentement éclairé ».

Conseil N°7 Privilégier un fournisseur spécialisé

Tous les appareils de lumière pulsée ne sont pas équivalents. Pour vous garantir un maximum de sécurité, privilégiez d’abord un matériel estampillé « CE médical », avec une puissance suffisante (soit 18 à 20 kilojoules). Tournez vous de préférence vers un fournisseur spécialisé, qui commercialise aussi du matériel à destination du secteur médical. Et non un grossiste multi activité qui saura moins bien vous conseiller et risque de commercialiser un matériel plus bas de gamme… Enfin, assurez-vous qu’une formation solide vous sera dispensée. C’est-à-dire une formation d’une durée minimum d’une journée, effectuée par un médecin, à l’issue de laquelle il vous sera remis une attestation et des fiches de consentement éclairé pour vos client(e)s.

Conseil n°8 Développer le photo rajeunissement

Qu’est-ce que le photo rajeunissement ? C’est l’idée d’obtenir une peau plus lisse et plus éclatante en stimulant vos cellules grâce à la lumière. Tous les appareils de lumière pulsée vous permettent d’effectuer, en plus de la dépilation, des prestations de photo rajeunissement (à puissance moindre que la dépilation). L’effet du soin est immédiat, mais augmente surtout en intensité dans les deux jours qui suivent, moment où le résultat est optimal. En effet, la lumière des flashs déclenche une réaction biologique naturelle dans le temps : vos cellules se mettent à produire du collagène et de l’élastine en grande quantité. Il s’agit donc d’une technique de rajeunissement ni chimique ni mécanique, mais plutôt produite de l’intérieur par le corps lui même. Proposer ce soin destiné à la zone visage, cou et décolleté présente plusieurs avantages pour l’esthéticienne : c’est un soin bref (environ 20 minutes), à coût zéro (pas de produit), et donc très rentable, qui va permettre d’engranger de la trésorerie en complément de la dépilation.

Bon à savoir : ce soin destiné aux peaux mâtures peut être proposé en cure de trois séances, en glissant par exemple un soin classique entre deux séances de photo rajeunissement.

Conseil N°9 Acheter votre consommable chez un grossiste médical

Pour flasher, un gel de contact est indispensable. Il doit être appliqué en couche épaisse sur toute la zone à dépiler. Vous vous rendrez donc vite compte que ce consommable file vite ! Acheter du gel de contact chez un grossiste en matériel médical, en grande quantité (bidon de 5 litres) sera beaucoup plus économique. Il en existe dans toutes les villes.

Conseil N°10 Ne pas brader la prestation

Une esthéticienne offre toujours des tarifs de dépilation plus bas qu’un cabinet médical. Cet écart est justifié : le coût plus important d’un matériel médical, qui permet de nombreuses autres applications que la dépilation, doit être amorti. Et les charges d’un cabinet médical sont plus lourdes que celles d’un institut (sans parler du taux horaire du médecin spécialiste). Pourtant, il convient de ne pas brader les prestations non plus à l’institut. La dépilation doit se faire minutieusement, en prenant le temps de bien croiser les flashs pour une efficacité maximum. Ce temps a un coût. Sans compter que la première séance, qui permet d’effectuer des tests de tolérance et de dresser un bilan des contre-indications éventuelles, est toujours offert au client. Et parmi les autres coûts cachés, vous devez enfin tenir compte du fait que certains mois seront forcément creux. Notamment les mois d’été où les risques d’exposition au soleil sont élevés, où les client(e)s partent en vacances… Cette période peut être plus ou moins longue suivant votre région. Il faudra donc prévoir d’amortir la mensualité de votre appareil dans ces mois d’activité réduite.

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