2018 ce qui change pour les esthéticiennes

Si tous les ans apportent leur lots de changements, l’année 2018 est un cru particulièrement prodigue ! En effet, la fin de l’année a été marquée par des annonces en cascade qui entrent en vigueur en 2018 – certaines, dès le mois de janvier. Que vous soyez salariée ou indépendante,  quelles sont les nouvelles dispositions qui vous concernent ? Code du travail, salaires, encaissement, cotisations sociales, micro entreprise, formation : voici un résumé de ce qui change pour les professionnelles de l’esthétique en 2018.

Obligation d’un logiciel de caisse certifié dès le 1 janvier : attention aux contrôles !

La principale obligation incombant aux esthéticiennes depuis le 1er janvier 2018 concerne l’encaissement, à réaliser désormais sur un dispositif informatisé conforme à la norme 2018. Pour celles encore nombreuses qui rechignaient à basculer leur gestion sur informatique, il devient désormais incontournable de s’y mettre afin d’éviter une note salée en cas de passage de l’administration. Rappelons que l’amende prévue, en cas de non conformité lors d’un contrôle, est de 7500 euros (plus l’obligation de présenter une caisse conforme sous deux mois) ! Précisons aussi que l’obligation d’avoir une solution d’encaissement certifiée 2018 ne vous incombe que si vous êtes assujettie à la TVA. Par conséquent, les esthéticiennes exerçant sous le statut d’auto-entrepreneur y échappent si leur chiffre d’affaires ne dépasse pas 33 200 euros.

Vous vous posez des questions sur ce sujet ? Retrouvez tous les détails concernant vos obligations en matière d’encaissement dans cet article.

De nouveaux seuils pour les indépendantes en micro entreprise

De nombreuses professionnelles de l’esthétique exercent sous le statut d’auto entrepreneur (désormais appelé micro-entreprise), notamment les esthéticiennes à domicile. Rappelons quels sont les changements qui concernent ce statut en 2018.

Augmentation du seuil maximum de chiffre d’affaires

L’annonce la plus emblématique concernant les auto entrepreneurs est la réévaluation du chiffre d’affaires maximum autorisé pour rester en micro entreprise, qui est porté, pour les prestations de services, de 33 200 euros à 70 000 euros en 2018. Autre nouveauté : si vous dépassez le seuil de 70 000 euros de chiffre d’affaires en 2018, vous ne perdrez pas automatiquement votre statut d’auto entrepreneur en 2019. En effet, la loi laisse désormais plus de temps à l’auto entrepreneur pour consolider son activité : ce n’est désormais qu’après avoir dépassé une recette de 70 000 euros durant deux années de suite que vous sortez du statut micro entreprise.

Des auto-entrepreneurs assujettis à la TVA

Autre nouveauté : en 2018, certaines esthéticiennes en micro entreprise pourraient être amenées à effectuer des déclarations de TVA. En effet, le seuil à partir duquel un professionnel est assujetti à la TVA n’a pas bougé. Ce qui signifie qu’au-delà de 33 200 euros de recette, une esthéticienne doit collecter de la TVA sur toutes ses prestations au taux de 20%, tout en conservant son statut d’auto entrepreneur.

Une rémunération nette en hausse pour les salariées de l’esthétique

Revalorisation de la grille des salaires

C’est officiel. La grille des salaires adoptée en juillet 2017 par les partenaires sociaux est entrée officiellement en vigueur avec la signature du décret d’application par le Ministère du travail le 26 décembre. Par conséquent, la Convention Collective esthétique cosmétique vient d’être mise à jour avec une revalorisation des rémunérations à compter de janvier 2018. Pour mémoire, le premier palier suit l’augmentation récente du Smic qui se situe désormais à 9.88 euros par heure, soit 1498.47 euros bruts mensuels.

Pour découvrir le nouveau barème en vigueur (salaires et primes d’ancienneté), cliquez ici.

Baisse des cotisations

En plus d’un salaire brut revalorisé, une deuxième bonne surprise attend les employées du secteur esthétique en 2018 : les prélèvements obligatoires vont baisser cette année ! En effet, l’état a décidé de supprimer deux postes de cotisations : chômage et maladie. Cette baisse sera effectuée en deux temps : 2.20 % dès janvier, puis 0.95 % supplémentaires en octobre. Même si en parallèle la CSG augmente en 2018 (rappelons que la CSG n’est due que sur une infime partie du salaire – moins de 1 %), c’est une hausse du salaire net d’environ 1.45% qui attend toutes les esthéticiennes salariées à partir de 2018 (soit environ 260 euros par an net pour un Smic).

Bulletin de salaire simplifié

A compter de 2018, la loi impose une nouvelle présentation simplifiée des bulletins de salaires, qui deviennent plus « aérés » (les postes de cotisations sont regroupés en 5 catégories). Par ailleurs, le bulletin de salaire peut désormais être totalement dématérialisé (distribué sous forme d’un fichier informatique) et transmis par mail aux salariés.

La négociation collective possible dans les entreprises du secteur esthétique

Cet automne, les ordonnances Macron ouvraient la possibilité aux très petites entreprises (moins de 11 salariés) de recourir à la négociation collective directe avec les salariés, sans avoir de délégué syndical. Mais on attendait encore les modalités concrètes d’application de cette mesure. C’est chose faite avec la parution du décret d’application le 28 décembre dernier. Concrètement, la gérante d’un institut employant des salariées peut désormais leur proposer un projet portant sur toute question concernant l’organisation du travail – à l’exception toutefois des sujets qui restent légalement du ressort exclusif de la Convention Collective. Le texte, proposé par la patronne, sera soumis au vote des salariées, puis, en cas d’adoption, deviendra applicable à l’ensemble de l’équipe. Une petite révolution qui signifie concrètement que chaque institut peut maintenant adopter ses propres règles de fonctionnement sur de nombreux thèmes (congés, organisation du temps de travail, etc.).

Un article à venir répondra prochainement à toutes vos questions sur ce sujet important.

Des changements en 2018 pour les esthéticiennes à leur compte

Baisse des charges

Comme les salariées, les esthéticiennes à leur compte vont bénéficier d’un coup de pouce en 2018, quel que soit leur statut. Les dirigeantes de SASU, qui ont une rémunération assimilée à un salaire et cotisent à l’URSSAF,  bénéficieront de la réduction de charges des salariées (voir précédent paragraphe). Toutes les autres indépendantes, qui cotisaient jusqu’ici au RSI, vont également bénéficier d’une réduction de leurs cotisations sur la maladie et la maternité, représentant environ 3.65 %. Une bonne nouvelle, néanmoins tempérée par la hausse concomitante de 1.7 % de la CSG qui s’applique dès janvier 2018 aux revenus des indépendants. Ce prélèvement passe donc de 8 % à 9.70 % (notons que la différence de CSG payée en plus en 2018 sera totalement déductible du revenu imposable). Malgré cette revalorisation de la CSG, les esthéticiennes à leur compte seront gagnantes. Ainsi,  l’économie nette sur les prélèvements s’élèvera environ à 270 euros par an pour un revenu mensuel égal au Smic, ou à 550 euros par an pour un revenu de 2400 euros.

Fin du RSI

Le RSI a officiellement cessé d’exister au 1 er janvier 2018, laissant place à « la Sécurité Sociale des Indépendants ». Concrètement, cependant, rien ne change pour les affiliés, du moins dans un premier temps. Ainsi, pas de démarche à accomplir pour les indépendantes qui conservent leurs numéros de compte. De même, le calendrier reste identique concernant le paiement des charges et la déclaration annuelle des revenus. Enfin, les personnels et les anciens locaux du RSI restent en place, ainsi que les adresses de courriers et les numéros de téléphone habituels. Concernant les prestations, la RAM assure encore pendant deux ans les remboursements de frais de santé, avant basculement à la CPAM (sauf pour celles qui s’immatriculent à compter de 2018). Seule nouveauté : la possibilité de demander un délai supplémentaire pour régler ses cotisations avant la date butoir du paiement.

Compte personnel de formation pour les indépendantes

En 2018, le compte personnel de formation, qui existe déjà depuis 2015 pour les salariés, est désormais ouvert aux esthéticiennes à leur compte. L’idée est de permettre à ces indépendantes de bénéficier des mêmes conditions d’accès à la formation que leurs salariés. Ainsi, toute professionnelle de l’esthétique bénéficiera automatiquement d’un crédit de 24 heures de formation par année d’activité (ou 12 heures par an au delà de 120 heures accumulées), sous réserve bien sûr d’avoir réglé sa cotisation annuelle à la formation professionnelle. La prise en charge des actions de formations s’effectuera à travers le FAF qui définira : la liste des formations éligibles, les montants maximum financés, les conditions de remboursement des frais annexes (transport, hébergement, garde d’enfant) et la prise en charge de la perte d’exploitation durant la formation. Des conditions générales qui pourraient être revues en cours d’année, le gouvernement ayant annoncé une vaste réforme de la formation professionnelle au premier semestre 2018.

Vous êtes à votre compte ? Pour créer votre compte personnel de formation, vous pouvez suivre le lien suivant : ici

 

 

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