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Votre employée ne s’est pas présentée à l’institut et ne donne plus de nouvelles depuis plusieurs jours – une semaine, un mois… Cette (longue) absence injustifiée peut-elle être considérée comme une démission ?

Eh bien, la réponse est non ! Que dit le Code du Travail au sujet de la démission ? Que l’employeur ne peut pas la présumer. Autrement dit, l’esthéticienne qui souhaite démissionner doit vous le faire savoir de façon claire et sans équivoque, c’est à dire : par écrit.

A défaut, il s’agit d’un abandon de poste, qui constitue une faute passible de licenciement. Quelle doit être votre attitude face à cette situation ? La mauvaise réaction consiste à laisser un ou deux messages, puis à envoyer son solde de tout compte à l’employée sous le coup de la colère. En effet, l’institut pourrait ultérieurement être attaqué devant le tribunal des Prudhommes pour licenciement sans cause réelle et sérieuse. Faut-il pour autant ne rien faire ? Vous pourriez aussi bien attendre, tout simplement, que l’employée finisse par démissionner et suspendre son salaire.

C’est tout à fait possible, mais vous prenez alors un double risque.

D’une part, l’esthéticienne peut finalement décider de revenir à l’improviste – et vous devrez bon gré ou mal gré la réintégrer – même après plusieurs semaines ou plusieurs mois d’absence sans autorisation. Entre temps, vous aurez sans doute recruté (et formé) une remplaçante, bien plus motivée, et la situation sera insoluble. D’autant plus (et c’est le second risque), que vous ne pourrez peut être plus légalement licencier votre employée pour son absence injustifiée. En effet, il est interdit de sanctionner une faute disciplinaire dans un délai supérieur à deux mois.

C’est pourquoi, il est vivement conseillé de ne pas tarder à agir.  Même si vous savez que l’esthéticienne concernée fait la sourde oreille à vos appels téléphoniques et souhaite réellement partir… Même si vous lui avez refusé une rupture conventionnelle peu de temps avant et que vous êtes sûre qu’il s’agit bien d’un abandon de poste… vous devez d’abord entreprendre des démarches pour vous assurer que cette absence est infondée.

Commencez par relancer votre salarié(e) par téléphone pour prendre des nouvelles (en notant la date et l’heure d’appel), puis envoyez-lui une lettre recommandée en lui demandant la raison de son absence (sans oublier de mentionner vos différents messages). Sans réponse sous huit jours, vous pouvez envoyer une mise en demeure de reprendre le travail  – ou de se justifier (toujours par écrit et avec accusé de réception). Si la salariée persiste dans son silence, vous serez en droit de la convoquer à un entretien préalable de licenciement pour faute grave. Dans ce cas, elle perd son droit aux indemnités de licenciement et de préavis (seuls ses congés payés lui restent dus).

Bon à savoir : Afin de ne pas être attaquable, la procédure de licenciement doit suivre un certain formalisme, respecter des étapes et se conformer à des délais précis. Il est recommandé de s’entourer d’un avocat (ou de votre expert comptable) pour rédiger les documents.

 

 

 

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