microblading

Cette année encore, le sourcil reste au cœur de toutes les attentions. Signe de cette tendance beauté, le microblading fait toujours plus fureur dans les instituts. Popularisée par des franchises comme l’Atelier du Sourcil ou le Boudoir du regard, cette technique s’est depuis largement répandue dans les instituts « classiques » où le maquillage semi-permanent n’est plus l’apanage de dermographes spécialisées. En effet, l’évolution croissante du marché incite un nombre croissant d’esthéticiennes à se former pour prendre ce marché autrefois réservé aux stylistes du regard.

Les atouts du microblading

Si le microblading fait fureur dans les instituts, c’est parce que les clientes, qui avaient quasiment oublié leurs sourcils depuis 30 ans, ont eu tôt fait de (re)découvrir à quel point un sourcil parfaitement dessiné et bien régulier transforme le visage. En effet, les sourcils jouent un rôle esthétique primordial dans l’équilibre des traits. Seulement, voilà : peu de femmes sont satisfaites de leurs sourcils naturels. D’autant plus que le sourcil vieillit souvent mal. Au fil du temps, les défauts s’aggravent : le sourcil perd en densité, quand n’apparaissent pas carrément des trous. Autre problème fréquent : le poil devient clairsemé au niveau de la queue ou à la naissance, rapetissant le regard. Des défauts que peut compenser le microblading.

Un résultat très naturel et sans contrainte

Le microblading a su séduire un grand nombre de femmes grâce au dessin « poil par poil » qui se fond totalement dans la structure du sourcil, créant un subtil effet de matière en trompe-l’œil. De plus, le microblading n’impose aucune contrainte à la consommatrice : au-delà de la première semaine, où quelques précautions basiques sont à prévoir, aucun geste d’entretien n’est à effectuer à la maison. En outre, le microblading est un « produit liberté« : aucune précaution particulière n’est à respecter dans la vie de tous les jours, pour faire du sport ou se baigner. C’est un avantage indéniable par rapport à d’autres techniques d’embellissement qu’on a connues sur le marché, comme l’extension de sourcils, très jolie mais très contraignante…

Une solution anti-âge

Une restructuration des sourcils offre toujours un résultat flatteur. Le regard s’agrandit, parait plus dynamique, moins tombant. Les petites ridules, par contraste, se voient moins. Le microblading est donc l’arme anti-âge par excellence. De plus, comparé à d’autres techniques, il repose un procédé non invasif tout en apportant un résultat immédiat et durable. Pas étonnant, donc, que les clientes en raffolent et que le marché du microblading reste porteur plusieurs années après son lancement.

Un correcteur naturel de défauts

Le microblading permet de reprendre tous les petits défauts apparents : manque de densité, asymétrie… Grâce aux dernières avancées, qui permettent de combiner les techniques de pose, les poils très fin tracés au pigment se mêlent au sourcil naturel de manière pratiquement imperceptible, sans produire l’effet plat, uniforme et dessiné qu’on a longtemps attribué à la dermo-pigmentation.  En revanche, il est déconseillé de prétendre changer radicalement la forme des sourcils si on souhaite conserver un résultat « naturel ». Le dessin devra respecter l’implantation et tout l’art de la styliste consiste à transformer le sourcil par petite touches pratiquement invisibles.

Bon à savoir : à côté des restructurations complètes, les prestations partielles ont le vent en poupe. Elles consistent en une correction des défauts les plus courants : reprise de la tête ou de la queue de sourcils. Pour ces services à la carte, le prix à débourser par la cliente se situe en moyenne autour de 150 euros.

Un marché porteur pour l’institut

Proposer le microblading offre plusieurs avantages à l’institut.

Toucher une clientèle diversifiée

A son avènement en 2016-2017, le microblading a élargi le marché du maquillage semi-permanent. Par rapport à la dermopigmentation classique, qui n’avait pas encore fait sa grande révolution technique, trois arguments en faveur du microblading ont alors conquis les consommatrices : le résultat plus naturel conforme aux nouveaux canons de la mode, les forfaits plus abordables (autour de 200 euros), et la disparition progressive du pigment en un an (qui permettait de changer de look facilement). Ce dernier point rassure encore les consommatrices, qui savent que les modes passent vite et ne veulent pas être otages de sourcils complètement dépassés ou de pigments qui vieillissent mal (ce qui n’est plus le cas aujourd’hui). Le microblading est une technique réversible qui engage moins la consommatrice dans le temps qu’une dermo-pigmentation : si aucun entretien n’est apporté, le dessin s’estompe progressivement en une année seulement. Un argument qui facilite les achats d’impulsion en magasin. Pour ces trois raisons, le microblading séduit une clientèle très diversifiée. Après avoir conquis les habituées des prestations beauté, il draine aussi à l’institut de nouvelle clientes, qui poussent la porte pour la première fois à la rencontre d’une esthéticienne.

Profiter d’un nouveau réservoir de croissance

Pour l’institut classique, confronté à un marché de la beauté à croissance zéro, la niche en forte expansion du microblading constitue une aubaine. Elle concerne toutes les classes sociales et tous les âges, des jeunes filles à leurs mères, et même à leurs grands-mères, victimes de sourcils ultra fins dont la mode est passée depuis longtemps mais qui n’ont jamais repoussé. Ces consommatrices ont des attentes différentes. Certaines, souvent parmi les plus jeunes, recherchent plutôt un sourcil graphique et ultra dense, n’hésitant pas à surjouer leur teinte de base. Mais l’immense majorité des clientes qui se rendent en institut veulent plutôt un résultat « qui ne se voit pas », c’est-à-dire un sourcil qui va souligner subtilement leur regard sans durcir les traits. Cette demande est par nature intemporelle : elle exprime le souhait de chaque femme de sublimer la nature, sans rechercher une forme particulière suivant le diktat de la mode. Elle devrait, en toute logique, continuer de se développer au fur et à mesure que se vulgarise la connaissance de la micro-pigmentation auprès du grand public. Loin de constituer une mode éphémère, le microblading est devenu, en quelques années, une prestation beauté incontournable dans les instituts de beauté. Revers de la médaille pour les esthéticiennes, il faut aussi s’attendre à ce que la concurrence fasse progressivement baisser les prix actuellement pratiqués…

Fidéliser la clientèle

Après une restructuration des sourcils, un entretien régulier du pigment (au minimum annuel) est nécessaire pour conserver le résultat initial. C’est pourquoi la prestation du microblading constitue une opportunité forte de fidéliser la clientèle et de constituer peu à peu une base de chiffre d’affaires régulière tous les mois. Plus la cliente souhaite un sourcil dense et graphique, plus les retouches seront fréquentes pour éviter toute déperdition. En revanche, une cliente qui mise sur le naturel laissera son sourcil se patiner au fil du temps, se contentant d’une séance d’entretien tous les 12 à 18 mois. C’est pourquoi les esthéticiennes qui font du microblading proposent en général différents tarifs de retouches, à 3, 6, 9 et 12 mois.

Les techniques de micro-pigmentation

Si la micro-pigmentation est connue en France sous le nom anglo-saxon de « microblading », c’est qu’il est dérivé de blade (=lame) en anglais. De quoi s’agit-il ? Quelle est la différence par rapport au maquillage semi-permanent traditionnel, pratiqué depuis des décennies à l’institut ? Tout d’abord, contrairement à une dermo-pigmentation, le microblading est une technique non électrique qui ne nécessite donc aucun appareil particulier. C’est d’ailleurs l’un de ses attraits aux yeux des esthéticiennes : aucun investissement n’est à prévoir à l’institut lors de la mise en place de cette prestation ! (en comparaison, le prix d’un équipement de dermo-pigmentation s’élève à 2500 euros et parfois plus). La technique du blading consiste à injecter manuellement du pigment dans la couche supérieure du derme, à l’aide d’un stylet. Plusieurs méthodes coexistent aujourd’hui.

1 mot, 3 techniques !

On emploie souvent le terme générique de « microblading » en oubliant qu’en fait, le même mot désigne trois techniques différentes :

  • la méthode dite du « poil à poil », ou « hair stroke », pour un résultat le plus naturel possible, qui consiste à dessiner des traits semblables à des cils
  • la méthode dite « de l’ombrage », pour un sourcil graphique et dense, qui s’obtient en effectuant un remplissage après avoir dessiné un contour bien délimité
  • la méthode dite du « pointillé » qui s’exécute en piquant point par point

Certains instituts ne précisent pas quelle méthode est employée, d’autres l’affichent sur leurs tarifs, comme les centres l’Atelier du Sourcil. Les meilleures stylistes du regard sont évidemment celles qui maîtrisent et combinent ces différentes techniques afin de proposer le sourcil parfait.

Comment ça marche ?

Le stylet servant à la micro-pigmentation est constitué d’un manche sur lequel se fixent des lames à usage unique (qui ont donné leur nom à la technique). Ces lames sont en fait constituées d’aiguilles très fines et juxtaposées. Différentes tailles de lames existent suivant le nombre d’aiguilles (entre 9 et 14 en général). Certaines lames permettent un mouvement d’aller et retour pour ombrer, d’autres exigent un tracé dans un seul sens. Après avoir épilé le sourcil et calé des repères pour dessiner, l’esthéticienne s’en sert comme d’un crayon pour « rayer » la surface de la peau et déposer le pigment.

Une pose en deux temps

Durant le processus naturel de renouvellement cellulaire qui suit la pose, la peau va « dégorger » entre 30 et 40 % du pigment injecté. C’est pourquoi une retouche doit systématiquement être effectuée. On la pratique habituellement à un mois de la pose initiale, pour uniformiser et fixer le résultat. Ensuite, la tenue du pigment va en s’estompant dans le temps, plus ou moins vite selon le type de peau, jusqu’à disparaitre totalement au bout de 12 à 18 mois.

Une technique gratifiante pour les esthéticiennes

Un geste peu invasif et quasi indolore

L’intrusion de la lame de microblading reste en surface sous le derme (entre 0.2 et 0.3 mm), soit deux à quatre fois moins profondément qu’une dermo-pigmentation. Elle ne détruit donc pas les follicules pileux et n’empêche pas une future repousse du poil. C’est pourquoi le microblading constitue une technique peu invasive et peu douloureuse pour la cliente. La cicatrisation est rapide (de l’ordre de 3/4 jours), et passe même parfois inaperçue (il faut juste éviter l’exposition au soleil et le contact de l’eau, et bien hydrater la zone avec une crème spéciale).

Une prestation artistique

La plupart des esthéticiennes sont attirées vers ce métier par la vocation de rendre belles leurs clientes. De les transformer. Si le quotidien d’un institut ne permet pas toujours d’exprimer sa créativité à chaque instant, le microblading en revanche sollicite vraiment le don artistique de l’esthéticienne, notamment dans l’art de dessiner, mais aussi dans la légèreté du geste qui va imprimer un trait plus ou moins fin. En outre, le microblading est un exercice d’équilibre où par touches, l’esthéticienne va rééquilibrer toute l’expression du visage, avec souvent à la clé un résultat spectaculaire. C’est donc une prestation vraiment gratifiante où peut s’exprimer le potentiel artistique de chacune !

L’arrivée récente du nanoblading

Le succès du microblading reposant sur l’aspect naturel du dessin, on comprend aisément que la finesse de la lame jour un rôle prépondérant dans le résultat final.  Or, les lames ne sont pas tout à fait identiques d’une marque à l’autre. Dans ce domaine, les lames de dernière génération sont si fines qu’on parle désormais de « Nanoblading ». Une sorte de nec plus ultra du microblading, pour un résultat totalement bluffant de naturel qui devrait encore stimuler l’engouement des consommatrices. D’autant plus que ces lames très fines sont encore mieux tolérées, rendant la pose tout à fait confortable.

Bon à savoir : la finesse du tatouage a tendance à s’élargir au cours du temps, c’est pourquoi l’emploi de lames très fines de Nanoblading permet de mieux garantir la satisfaction des clientes au fur et à mesure des mois qui passent…

Une prestation rentable pour l’institut

Afin d’évaluer la rentabilité du microblading, il convient d’examiner deux éléments : le temps passé en cabine et le coût produit. 

Le temps cabine à prévoir

La première séance de microblading se déroule en général ainsi :

  • accueil de la cliente, proposition de tracé et explications (de 15 à 30 minutes),
  • pose du pigment (environ 1 heure pour une restructuration complète, 30 minutes pour une queue ou une tête)

Une séance de microblading dure donc de 1H15 à 1H30 (variable suivant les cas), qu’il faut compléter par une retouche de 30 minutes environ, comprise dans le tarif, qui sera effectuée un mois après la pose.

Le coût matière

L’esthéticienne peut prévoir un budget compris entre 400 et 500 euros pour un kit de démarrage en produits, lui permettant de réaliser plusieurs dizaines de poses. Le coût produit d’une prestation est donc souvent inférieur au coût de revient d’un soin visage premium dans une marque esthétique professionnelle, pour un temps de travail d’environ deux heures.

Le bénéfice

Le prix facturé est extrêmement variable d’un institut à l’autre, mais varie en moyenne dans une fourchette située entre 200 et 250 euros en province (jusqu’au double dans certains établissements renommés de la capitale). On l’aura compris, le microblading est une prestation extrêmement rentable par rapport à d’autres prestations de l’institut !!

Bon à savoir : si beaucoup d’instituts proposent des prix forfaitaires, certains instituts proposent aussi d’établir un devis « à la carte » suivant le travail à effectuer.

Se lancer dans le microblading

Le microblading est classé parmi les techniques de maquillage semi-permanent. A ce titre, c’est une prestation esthétique encadrée par la réglementation.

Formation hygiène obligatoire

Avant même de vous lancer dans la pratique de la micro-pigmentation, il est obligatoire de suivre une formation spéciale aux règles d’hygiène et de bonne pratique. Celle-ci dure 5 jours (réalisable en 2 fois) et vous donne la précieuse attestation dont vous avez besoin pour exercer.

Bon à savoir : la formation hygiène est financée par le FAFCEA ou l’OPCA suivant votre statut

Formation à la technique du microblading

Un module de formation pratique à la technique de restructuration et correction du sourcil puis à la pose du pigment doit ensuite être effectué. Ce module doit comprendre plusieurs journées car si la qualité de la formation est importante, le temps passé à s’entrainer (sur des plaques de silicone puis sur modèle) demande du temps ! Face à la multiplication des formations disponibles (succès de la technique oblige…), il est recommandé de recourir à des formatrices « patentées » qui peuvent justifier d’une expérience véritable dans le maquillage semi-permanent (en tant que dermographes notamment). En effet, on ne s’improvise pas une compétence soudaine dans cette technique assez complexe…

Conseil : préférez les centres spécialisés en maquillage semi-permanent ayant pignon sur rue de longue date !

Sécurité

On ne saurait trop recommander de vérifier auprès des fournisseurs la provenance des produits (fabrication dans l’Union Européenne fortement recommandé, à défaut marque très reconnue). Les lames sont évidemment à usage unique. Les pigments de microblading se conservent environ une année après ouverture.

Assurance

Il est important de prévenir votre organisme d’assurance professionnelle que vous faites du maquillage semi-permanent, pour vous assurer d’être couverte.

Et vous, faites-vous du microblading à l’institut ? En êtes-vous satisfaite ? Ou songez-vous à vous lancer ? Laissez vos commentaires ci-dessous, ou directement sur Facebook où vous pourrez échanger avec d’autres lectrices.

 

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