sourcils de star

2016 marque incontestablement le grand retour du sourcil. Le terme de restructuration de sourcils, apparu récemment, fait référence à une transformation de la taille, de la forme et de la pigmentation du sourcil. Comment répondre à cette nouvelle demande en institut de beauté et créer des sourcils de rêve ? Face à un marché hyper concurrentiel, entre la distribution sélective et les bars à sourcils, estheticienne.pro fait le point sur les dernières tendances concernant la restructuration de sourcils en cabine. Comment profiter de ce nouveau créneau si vous êtes esthéticienne ? Suivez moi dans cet article pour découvrir toutes les infos dont vous avez besoin pour renouveler l’offre de votre institut, évaluer les techniques existantes et dénicher des produits pro à la pointe de l’innovation. J’en profite pour vous annoncer une série d’articles sur le thème du regard, alors si ce sujet vous passionne comme moi, je vous donne rendez-vous pour d’autres (prochaines) lectures.

Les péripéties du sourcil

Le sourcil a vu passer quantité de modes, dont certaines radicales. Sans remonter à l’antiquité, souvenez-vous du no sourcil d’après guerre, complètement épilé, remplacé par un simple coup de crayon… Après plusieurs décennies de diktat pour ce trait de sourcil ultra fin, voire inexistant, le naturel revient peu à peu dans les années 80. Le sourcil repousse (pour les chanceuses ou les plus jeunes), et la plupart des clientes ne demandent plus à leur esthéticienne qu’une simple épilation de routine, pour ôter les poils trop anarchiques. Le grand retour du sourcil va s’opérer avec l’engouement nouveau pour la mise en valeur du regard. Tout commence avec les extensions de cils, qui deviennent à la mode dans les années 2000. Le coup de projecteur donné sur le regard, qui devient de plus en plus travaillé, sophistiqué, extravagant, va bientôt sortir de l’oubli notre fameux sourcil (qui le souligne et le met en valeur). En effet, on redécouvre que le sourcil compte beaucoup dans l’expression du visage. La mode 2016 est au sourcil « parfait » : calibré ni trop fin, ni trop épais, aussi régulier qu’un faux gazon, parfaitement dessiné en accent circonflexe, avec si possible une base carrée et une longue queue qui agrandit le regard. Autant dire que ce sourcil là n’existe pas beaucoup à l’état sauvage.

Le sourcil, nouveau phénomène commercial

Pour l’esthéticienne, jusqu’à récemment, le mot « sourcil » évoquait l’idée de « la prestation la moins chère de l’institut », celle qu’on expédie en moins de 10 minutes et qu’on peut caser entre deux rendez-vous… Bref, aucune pro de l’esthétique ne voyait vraiment de quoi s’éclater avec le sourcil. Mais ça, c’était avant… Car depuis quelques années, le sourcil fait son grand retour, au point qu’on a vu fleurir des « bars à sourcils » développés en franchise (Atelier du Sourcils, Boudoir du regard…) ou en service sans rendez-vous au sein de grandes chaînes (comme le Brow Bar Benefit chez Séphora). Disons le d’emblée, ces enseignes semblent avoir une longueur d’avance sur l’institut de beauté généraliste. Avec un personnel hyper spécialisé, ils maîtrisent les dernières techniques et offrent une palette de services complète. Leur excellent marketing (notamment sur les réseaux sociaux) leur confère crédibilité et notoriété. Pensez à l’image girly et décalée de Benefit. Enfin, les enseignes commercialisent des produits à leur nom, donnant l’impression de proposer des produits miracle en toute exclusivité. En parallèle, des nouveautés envahissent aussi les rayons de la distribution sélective (Nocibé, Séphora…) : soins, crayons nouvelle génération, palettes d’ombres à sourcils… Face à ce succès, de plus en plus d’esthéticiennes recherchent à leur tour des prestations phare et des produits magiques pour créer des sourcils de star… et ne pas perdre ce marché où se ruent leurs clientes.

Un nouveau service de relooking à l’institut de beauté

Naturel ou hyper dessiné, broussailleux ou épuré à l’extrême, le sourcil suit les modes et donne toujours du fil à retordre aux fashionistas. En effet, un sourcil à l’état naturel est rarement bien dessiné. En outre, la pilosité à cet endroit du visage n’est jamais complètement homogène. En résumé, peu de femmes sont satisfaites de leurs sourcils. A lire les messages de détresse sur les réseaux sociaux, on peut même affirmer sans trop s’avancer que la plupart les détestent. Aussi les clientes attendent des solutions de leur esthéticienne pour créer des sourcils de rêve. Une carte à jouer pour renouveler la vente de services et de produits en institut de beauté. D’autant plus que le sourcil exige de l’entretien : les prestations développées autour du sourcil permettent donc de fidéliser la clientèle sur une base mensuelle. Mais comme rien n’est simple, la demande des clientes en 2016 est à la fois de vouloir un sourcil au dessin et à la densité parfaite, tout en restant NA-TU-REL. Bref, être travaillé sans en avoir l’air… ce qui complique beaucoup la tâche des produits dédiés au sourcil et le travail de l’esthéticienne ! Autant dire que l’à peu près ne sera pas de mise. Pour proposer une offre crédible, l’esthéticienne généraliste souhaitant développer le relooking sourcils doit se former à plusieurs techniques, afin de se démarquer par la qualité et le professionnalisme de ses services. Enfin, pour les clientes craignant l’effet semi-permanent des prestations, l’institut de beauté doit pouvoir proposer des produits de qualité à utiliser à la maison. Se lancer sur ce segment de marché avec succès requiert donc un (peu) d’investissement personnel. C’est aussi un service très gratifiant pour l’esthéticienne, faisant appel à son sens artistique et à sa créativité. D’autant plus qu’une restructuration des sourcils change vraiment un visage !

Les techniques disponibles : dernières tendances

De l’épilation classique… à l’épilation au fil

Point clé de la restructuration, l’épilation est aussi la première étape qui va permettre de « dessiner » le sourcil. A côté de l’épilation traditionnelle (cire + pince), la dernière technique en vogue en institut de beauté est l’épilation des sourcils au fil. Importée d’Inde et du Moyen-Orient, cette technique ancestrale séduit de plus en plus d’esthéticiennes en Occident. Concrètement, il s’agit de déplacer deux fils de coton entrelacés entre les doigts, qui emprisonnent et arrachent le poil au fur et à mesure de leur progression avec un effet de « ciseaux ». Donc, contrairement à la cire, l’épilation se fait à froid, ce qui ravira les peaux sensibles (pas de réaction ni de rougeur après l’épilation). Pour la restructuration du sourcil, l’intérêt de cette technique est d’arracher le poil par « ligne » et non individuellement comme l’épilation à la pince. Il s’agit donc d’une méthode à la fois très efficace et très rapide : tous les poils sont piégés ensemble pour un dessin net; la ligne est parfaitement dessinée. Autre avantage pour l’esthéticienne : il s’agit d’une méthode qui ne requiert aucun consommable (si ce n’est une bobine de fil de coton à coudre classique). Pour vous faire une première idée, vous pouvez voir ici le témoignage de Johanna, esthéticienne aux « jardins de Nana » (crédit : YouTube).

De la teinture de sourcils classique… à la teinture au Henné

La technique traditionnelle de teinture colore le poil, cil ou sourcil (un même kit produits vous permet de pratiquer les deux prestations). A la manière d’une teinture de cheveux, un oxydant est obligatoire (à mélanger avec une teinture, noire ou brun marron). La teinture permet de rehausser la couleur d’un sourcil trop clair, de masquer des poils blancs, ou d’assortir un sourcil à une chevelure colorée. Le prix de cette prestation en institut de beauté est de 15 à 20 euros en moyenne. Son application, très simple, dure de 10 à 15 minutes. Sa tenue est de 3 semaines environ. En aucun cas le sourcil n’est densifié : en effet, la teinture ne se fixe que sur les poils existants et ne comble pas d’éventuels « trous » dans les sourcils : c’est en général ce qu’on lui reproche… C’est pourquoi la (redécouverte de la) teinture au Henné, qui colore à la fois poils et peau, connait un franc succès.

Le Henné est un produit d’origine végétale, utilisé ancestralement dans de nombreuses régions du monde pour la peau et les cheveux, soit comme produit de soin fortifiant, soit comme pigment. Seul le Henné dit « naturel » est un colorant. L’intensité de la teinte obtenue varie en fonction de l’origine géographique du Henné. Appliqué dans les sourcils, il présente l’avantage de d’apporter un bel effet densifiant mais naturel, en trompe l’œil. Comme pour la teinture classique, la tenue s’estompe progressivement en 3 semaines environ. Pour l’esthéticienne, c’est une technique facile à mettre en œuvre, d’un coût de revient modique, rapide et donc rentable. Se procurer du Henné Naturel est facile, mais attention : pour obtenir les nuances de brun différentes (voire du noir) pour fabriquer une teinte « sur-mesure », il convient d’ajouter d’autres colorants. Notez que des mélanges prêts à l’emploi existent chez certains fournisseurs, qui proposent également de la formation (1 journée). C’est plus cher que de fabriquer sa teinture toute seule, mais c’est pratique ! Pour vous faire une idée, vous pouvez regarder cette vidéo postée par la marque Jolicils (coût du kit teinture au Henné : 250 €) en cliquant ici. (crédit : YouTube)

Et pour en savoir plus, n’hésitez pas à lire l’interview du mois de Lucille, formatrice en restructuration de sourcils au Henné en cliquant ici.

L’extension de sourcils

A la manière des extensions de cils, l’extension de sourcils consiste à coller de faux sourcils sur la rangée de sourcils naturels, de manière à densifier un sourcil trop clairsemé. Les kits disponibles sur le marché sont vendus avec 1 à 2 jours de formation obligatoires. Ils comprennent différentes tailles de poils à fixer, une colle spéciale, des pinces et accessoires (prix : autour de 500 €). La tenue d’une pose est de 2 à 3 semaines et dépend beaucoup du respect de certaines précautions (éviter de frotter les sourcils, d’appliquer des produits etc.). La durée d’application et le prix dépendent du nombre de poils à fixer. Une tarification au forfait-temps semble donc appropriée (entre 40 et 75 euros). Cette technique, quoique très récemment lancée en 2015, n’a pas connu le succès escompté : la tenue est jugée trop éphémère par les clientes, les contraintes d’entretien trop fortes (l’extension de sourcil ne supporte pas les frottements de l’oreiller ni l’application accidentelle de démaquillants ou de crèmes).

Bon à savoir : les faux sourcils peuvent être collés sur la peau ou sur les sourcils naturels, mais la tenue d’un poil collé directement sur la peau est très médiocre (2 à 3 jours). Il faut donc éviter de coller des faux sourcils sur la peau, sauf si la cliente effectue cette prestation pour une occasion particulière et n’a aucune attente en terme de tenue.

La densification au gel

A ne pas confondre avec la dermopigmentation, cette technique, plus superficielle et plus éphémère, consiste à appliquer en surface de la peau un gel coloré qui va combler les manques et densifier la couleur du sourcil. Un applicateur métallique muni d’un embout très fin permet de travailler « en pointillé », tout en redessinant le sourcil. L’intérêt de cette technique venue d’Angleterre est triple : l’esthéticienne peut, à partir de plusieurs pigments en poudre mélangés à une base, créer une coloration « sur-mesure », combler d’éventuels « trous » et enfin redonner une forme au sourcil puisque le gel tient sur la peau. La tenue s’estompe progressivement pour disparaître au bout de 2 à 3 semaines environ (sous réserve de précautions et en évitant les frottements). Les kits disponibles sur le marché (coût autour de 300 euros) sont vendus avec une formation de 1 journée. Le prix moyen d’une prestation est de 50/60 euros suivant les instituts.

Bon à savoir : la technique de coloration au gel et l’extension de sourcils peuvent être combinées.

De la dermopigmentation au micro blading

Appartenant aux techniques de maquillage permanent, la dermopigmentation des sourcils consiste à piquer l’épiderme au moyen d’une aiguille électrique pour appliquer une encre / un pigment. Plus « invasive » que la coloration simple à la teinture ou au gel qui n’est appliqués qu’en surface, elle permet aussi d’obtenir un effet de plus longue durée : jusqu’à plusieurs années, suivant la réaction de la peau (des retouches éventuelles peuvent néanmoins être nécessaires dans le temps). Destinée aux clientes recherchant une restructuration de leurs sourcils, cette prestation offre une solution dans le cas d’un sourcil clairsemé ou mal dessiné, une « queue » de sourcils inexistante par exemple. Ainsi qu’à toutes celles qui ne veulent pas effectuer un entretien journalier elle-même. Le prix d’une dermopigmentation des sourcils s’échelonne en moyenne autour de 200 euros.

Bon à savoir : Cette activité professionnelle réservée aux esthéticiennes (CAP esthétique obligatoire) est strictement encadrée. Elle requiert un matériel spécialisé, une formation obligatoire « hygiène et prévention » de 21 heures par un organisme agréé, un local réservé uniquement à cette activité et une assurance professionnelle spécifique.

Bon à savoir : l’esthéticienne a l’obligation d’effectuer une déclaration de cette activité en préfecture. En raison des risques (et des contrôles inopinés), estheticienne.pro recommande aux praticiennes proposant cette prestation de s’assurer de la conformité des produits utilisés en s’assurant notamment qu’ils sont étiquetés en français et connus des centres anti-poison.

Dernière technique remarquée au Congrès des Nouvelles Esthétiques 2016, le Micro Blading vient d’Asie. Cette toute nouvelle méthode de dermopigmentation, non électrique, permet de reproduire l’implantation de vrais poils, par une succession de traits extrêmement fins, avec un rendu très naturel. Pour cela, l’esthéticienne utilise une lame d’une dizaine de micro aiguilles qu’elle insère doucement et progressivement en restant en surface de l’épiderme. Cette méthode, moins profonde (et donc moins invasive) que la dermopigmentation classique, est aussi moins douloureuse et sans cicatrisation pour la cliente. Pour l’esthéticienne, le maniement de la lame est silencieux, rapide et « intuitif » : une succession de traits à main levée comme pour dessiner des poils. Cette technique permet donc aussi bien de reprendre quelques défauts (par exemple, allonger une queue un peu courte) que de reconstruire véritablement un sourcil : allonger la queue, densifier et combler, ou bien modifier sa forme. L’esthéticienne peut donc prévoir à sa carte différents types de prestations (et de prix). Le résultat dure environ 1 an (plus éphémère qu’une dermopigmentation classique). Cependant, une retouche est nécessaire au bout de 1 mois. Pour une première approche de cette technique, vous pouvez cliquer ici. (crédit : YouTube)

Et vous, avez-vous développé ces techniques dans votre institut ou prévoyez-vous de le faire ? N’hésitez pas à laisser un commentaire pour faire part de votre expérience !

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