épilation orientale

Considérée comme une prestation basique et peu rentable, l’épilation souffre d’une mauvaise image auprès des professionnelles de l’esthétique. Pourtant, elle reste le premier service d’appel de l’institut et représente jusqu’à 50 % du chiffre d’affaires. Esthéticienne, formatrice en épilation orientale et créatrice de la ligne cosmétique Cham’s, Sarah Tira est aussi une passionnée qui nous invite à jeter un regard neuf sur l’épilation. Lors de cet entretien, elle nous explique pourquoi l’épilation orientale connait un succès grandissant.

Un rituel de beauté

« En orient, on voue un véritable culte à la douceur de la peau, symbole suprême de féminité; commence Sarah Tira. C’est pourquoi l’épilation doit être absolument parfaite. » L’épilation orientale est donc conçue comme un rituel de beauté. « La technique orientale permet d’arracher 100 % des poils au premier passage, sans jamais les casser, insiste Sarah Tira : la pâte au sucre piège les poils courts et élimine au passage les cellules mortes, laissant la peau nette et soyeuse. » Alors, on n’applique même pas un lait ? « Non, répond Sarah Tira, contrairement aux cires classiques, la cire orientale ne laisse aucun résidus. »

Une composition naturelle qui séduit les consommatrices

De plus en plus de clientes sont devenues attentives à la composition des cosmétiques qu’elles consomment, à la maison comme à l’institut. Selon Sarah Tira, l’épilation n’échappe pas à cette tendance. De nombreux blogs destinés au grand public dénoncent les potentiels méfaits pour la santé des cires conventionnelles, qui regorgent d’éléments chimiques de synthèse. Par exemple, certains parfums, conservateurs, stabilisateurs de PH et anti oxydants sont suspectés d’être des perturbateurs endocriniens ou des agents cancérogènes. Au contraire, la cire orientale est traditionnellement fabriquée à partir d’ingrédients d’origine naturelle et vegan. « A nous, esthéticiennes, de savoir communiquer. Nous devons rassurer nos clientes au sujet des produits que nous utilisons, déclare Sarah Tira. La cire CHAM’s contient uniquement du sucre, du citron et de l’eau. Nous avons juste ajouté de l’huile essentielle de rose qui parfume délicatement la peau. »

Une cire « éco-friendly »

Toutes les études récentes le montrent : consommer de façon « éco-responsable » est un critère qui compte déjà – et comptera de plus en plus – dans les décisions d’achat. Clientes comme esthéticiennes, tout le monde sait qu’il y a urgence en matière d’environnement. Épiler de façon plus « écologique » va t-il devenir une nouvelle préoccupation tendance ? « La cire orientale est composée d’ingrédients 100% bio-dégradables et assimilables par l’environnement, explique Sarah Tira. Elle ne contient notamment aucun dérivé de l’industrie pétro-chimique. Cet argument permet aux esthéticiennes qui proposent l’épilation au sucre de se démarquer de la concurrence. » En outre, la technique de l’épilation orientale permet de se passer des bandes et des rolls-on, qui constituent les déchets parmi les plus envahissants dans un institut. « A raison de 3 à 4 bandes par jambe, on remplit des poubelles entières en saison, dénonce Sarah Tira. l’épilation orientale constitue une alternative écologique alors qu’on commence à parler de traitement des déchets en institut, avec des obligations qui risquent de se durcir dans les années à venir. »

Aucun risque d’intolérance

Certains composants présents dans les cires classiques peuvent provoquer des allergies. Ainsi en va t-il du colophane, matière « collante » souvent utilisée dans les formulations pour assurer l’adhérence du poil. Pour Sarah Tira, l’épilation orientale élimine tout risque d’intolérance : « La recette de la cire orientale, c’est un mélange de sucre et d’eau – autrement dit, du caramel. C’est donc un produit parfaitement inoffensif, qu’on pourrait même manger. » Par ailleurs, cette cire serait particulièrement douce pour la peau en comparaison des cires de synthèse. Explications de Sarah Tira : « La plupart des cires classiques « collent ». Problème : sous l’action de la chaleur, certaines personnes peuvent présenter des irritations ou une inflammation de la peau. Prête à l’emploi, la cire Cham’s doit être simplement ramollie avant utilisation et s’utilise à température de la peau. Mais surtout, elle ne laisse aucun résidus. Pour les clientes, c’est un véritable confort, surtout dans les zones sensibles. » Notez que la cire orientale peut s’utiliser pour toutes les parties du corps et du visage, y compris les sourcils.

Une prestation rentable

La multiplication des chaines d’épilation low-cost a maintenu une véritable pression sur les prix ces dernières années. Avec des tarifs qui peinent à augmenter, l’épilation est désormais considérée comme une prestation peu rentable par la plupart des esthéticiennes. Pourtant, elle reste au cœur du quotidien d’un institut. « L’épilation orientale est rentable pour l’esthéticienne, revendique Sarah Tira. A titre d’illustration, un pot de cire Cham’s de 1.4 kg permet de réaliser environ 1000 euros de chiffre d’affaires. » Mais quel est le secret ? « Tout d’abord, la technique de l’épilation orientale consomme très peu de cire, explique Sarah Tira : avec une boule de pâte qui tient dans la paume de la main, l’esthéticienne peut épiler les jambes entières, le maillot et les aisselles d’une cliente. » De plus, on économise sur toutes les fournitures jetables. « De plus, avec l’épilation orientale, plus besoin de spatules, de bandes ni de collerettes, détaille Sarah Tira : on peut même se passer d’investir dans des appareils chauffe-cire, car la pâte au sucre se réchauffe en deux minutes dans un micro-onde classique. » Une économie substantielle sur les frais généraux car ces appareils, branchés toute la journée, sont généralement gourmands en électricité.

Les avantages de l’épilation orientale sont nombreux pour l’institut, et surtout, permettent de se différencier. Seule contrainte pour l’esthéticienne : se former à la technique. Passer à l’épilation orientale requiert en effet un réapprentissage du geste de l’épilation. Chez Cham’s, la formation s’effectue en deux sessions de deux jours, espacées d’un mois. Ainsi, l’esthéticienne peut corriger son geste et surmonter ses éventuelles difficultés.

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