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De 2022 à 2023

Parce que nous avons besoin de faire des bilans pour mieux nous projeter, chaque mois de janvier constitue un rite de passage. Que retiendrons-nous de 2022 ? Un environnement sanitaire qui se normalise, une inflation inédite qui pose de nouveaux défis, des clients qui revoient leurs usages : cette première année post pandémique aura été charnière pour l’ensemble de la filière esthétique.

Et ensuite ? En 2023, la profession devra continuer d’inventer  » l’après  » tout en s’adaptant à un  » pendant  » encore capricieux qui accélère les mutations. Estheticienne.pro en a repéré trois.

1. Marché : recentrage sur les soins à forte valeur ajoutée

Concurrencée par des soins à la maison de plus en plus performants, la prestation cabine est appelée à se réinventer. Quelle plus-value proposer à la clientèle ? C’est le nouveau challenge qui se pose tant aux marques cosmétiques professionnelles qu’aux esthéticiennes.

En 2023, on peut donc prédire que les soins high tech, la dermo-cosmétique de pointe et les protocoles sur-mesure continueront à supplanter les soins visage basiques et insuffisamment ciblés, voués au déclin. Le manuel n’a cependant pas dit son dernier mot, comme en témoigne le succès grandissant des facialistes.

Le recentrage sur les soins à forte valeur ajoutée n’épargnera pas les soins de bien-être traditionnels, particulièrement sensibles à l’explosion des coûts énergétiques. Une nécessaire réflexion sur le parcours client dans les spas s’imposera donc en 2023, pour intégrer des prestations davantage profitables autour de la santé, de la minceur et de l’anti âge.

Une seule certitude : plus que jamais, 2023 sera l’année de l’expertise !

2. Profession : montée en compétence sur le marketing digital, la vente et la gestion

La remise en question qui a suivi la crise sanitaire n’épargne pas les esthéticiennes. Gérer plus efficacement son activité, moins s’épuiser, et dégager une meilleure rémunération sont ainsi devenus des préoccupations partagées par un nombre croissant de professionnelles.

Autrefois négligées au profit de la technique, les formations à la gestion, à la vente et au marketing digital devraient ainsi confirmer leur succès grandissant en 2023, tout comme les réseaux d’entraide et le coaching. Avec le risque d’une profession à deux vitesses ? Alors que la profession monte en compétences, l’écart risque de se creuser davantage, en 2023, entre les instituts gérés « à la papa » et leurs concurrentes plus agiles.

3. Environnement : basculement vers la clean beauty

Hormis pour quelques précurseurs vertueux, la préoccupation environnementale dans la filière esthétique était encore un vœu pieux à l’orée de la crise sanitaire. Utilisation de plastiques liquides, suremballage, ingrédients issus de la pétrochimie non dégradables, contenants en plastique… Une situation devenue intenable, face à la clientèle, alors que consommer devient un acte citoyen.

Tandis que la pandémie s’éloigne, les préoccupations du public autour de la santé cèdent en effet le pas à l’inquiétude liée à l’urgence climatique. Résultat ? En plus d’exiger des produits de beauté naturels voire bio, la clientèle s’intéresse de plus en plus aux marques qui intègrent la protection de l’environnement et la limitation des déchets. Deux sujets qui vont s’imposer avec force à la toute la profession en 2023.

Packaging minimaliste, contenants rechargeables voire recyclables, formulations biodégradables et productions locales : la filière cosmétique sera de plus en plus sous pression pour changer de modèle ! Dans les instituts, le renchérissement des coûts d’exploitation (énergie, consommables etc.) poussera également à modifier certains usages.

Vers un nouveau modèle ?

Les habitudes semblent toujours immuables… jusqu’à ce qu’elles changent. Alors que certaines mutations étaient en gestation depuis des années, les chocs successifs engendrés par la crise sanitaire, l’inflation et l’accélération visible du dérèglement climatique poussent à l’avènement d’un nouveau modèle dans la filière esthétique.

Face à une clientèle de plus en plus exigeante et de plus en plus informée : moins de fausses promesses, de green washing et d’à peu près. Plus de professionnalisme, de prestations à forte valeur ajoutée et de service client.

Dans ce contexte, les marques et les instituts de beauté qui sauront créer du lien, fabriquer de l’émotion et communiquer avec sincérité, tout en s’engageant dans un nouveau modèle, devraient sortir leur épingle du jeu. Porteuse de nombreux défis, 2023 pourrait ainsi marquer le point de départ d’une nouvelle quête de sens pour la profession.

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