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Comment s’adapter au Coronavirus dans les instituts ? Comment protéger vos salarié(e)s ? Quelles sont vos obligations en tant qu’employeur ? Quels sont les risques ?

Deux modes de contamination

La propagation du Coronavirus est réputée se faire soit par voie aéroportée (inhalation de fluides transportés dans l’air par éternuements et toux), soit par contact direct avec des surfaces infectées. Les scientifiques débattent sur la durée de vie du Coronavirus sur les objets, qui serait de quelques heures à quelques jours selon les matériaux. A l’institut, les points de vulnérabilité à la transmission concernent le local (poignées de porte, mobilier, zones d’encaissement, monnaie…)  et le matériel professionnel (appareils esthétiques, petit outillage, douches, spa…). La difficulté posée par le Coronavirus est que la période contagieuse, estimée à 14 jours, commence bien avant l’apparition des symptômes, ce qui justifie une extrême vigilance – d’autant plus qu’une grande partie des personnes infectées sont en fait assymptomatiques.

Comment se protéger face au Coronavirus ?

Les professionnelles de l’esthétique sont déjà supposées observer des règles d’hygiène strictes au quotidien : désinfection des outils réutilisés, emploi de nombreux accessoires à usage unique, de draps d’examen, de masques et de gants de protection pour certaines prestations (épilation des zones intimes, stylisme ongulaire, pigmentation, etc), lavage des mains avant chaque soin. Il va de soi qu’en période d’épidémie, ces consignes doivent être appliquées à la lettre, et de préférence devant les clientes. Montrer vos gestes d’hygiène peut rassurer, notamment pour ce qui concerne le protocole de désinfection des appareils et ustensiles non jetables en contact avec la peau.

Quels produits employer ? Faut-il changer vos habitudes ? Dans la mesure du possible, il est recommandé d’utiliser du matériel à usage unique et des produits cosmétiques en unidose dès que cela est possible. Pour ce qui concerne le nettoyage des surfaces, attention aux étiquettes : si « désinfectant » désigne un produit capable de neutraliser des micro organismes et bactéries, il n’en est pas pour autant actif sur les virus. Au vu des consignes actuellement diffusées par les autorités sanitaires, investir dans des produits chers semble cependant inutile. En ce qui concerne les mains, le Coronavirus Covid-19 auquel nous faisons face est détruit par nettoyage simple et régulier au savon ordinaire (sous réserve de se frotter les mains au minimum 20 secondes) et par les gels hydroalcooliques classiques à 60 % de concentration minimum en alcool (utiles en appoint dans certains endroits non équipés en points d’eau et pour les professionnelles qui se déplacent à domicile). Pour vos ustensiles, sachez que le Covid-19 est également détruit par les UV de votre appareil de stérilisation. Enfin, pour ce qui concerne les surfaces (sols, mobilier etc), vous pourrez utiliser de l’eau javellisée ou des produits s’affichant actifs sur les virus et respectant la norme française NFT72-180.

Protection des salarié(e)s, quelles obligations en institut ?

Rappelons qu’en matière de santé, l’employeur a en toute circonstance une responsabilité à l’égard de ses salariés (art. L4121 du Code du Travail). Aussi, il vous incombe de donner des consignes claires et écrites sur la conduite à tenir à l’institut, en particulier si vous employez de jeunes apprenties qui n’ont pas encore tous les réflexes de la profession. « Si l’employeur ne fait rien, qu’ensuite un salarié contracte la maladie et qu’on a la preuve de la contamination sur le lieu de travail, l’employeur aura commis une faute » prévient Maitre Rocheblave, cité par le Dauphiné Libéré. Il est donc important de communiquer à vos salariées les mesures de prévention et les nouvelles obligations que vous mettez en place, telles que :

  • mise à disposition de savon liquide et/ou de gels hydroalcooliques (à défaut de point d’eau) dans toutes les cabines et sur le comptoir
  • mise à disposition de serviettes jetables individuelles pour s’essuyer les mains après lavage (les virus adorent l’humidité)
  • obligation de nettoyage des surfaces partagées (téléphone, clavier d’ordinateur, caisse, comptoir etc) : fréquence à définir
  • rappel des protocoles d’hygiène en cabine et lors des soins
  • mise en place de nouvelles obligations (utiliser un gel hydroalcoolique avant d’utiliser la caisse ou le téléphone par exemple)
  • renforcement des procédures d’entretien du magasin, mise en place d’un suivi (feuille d’émargement)
  • mise à disposition de masques de protection de type FFP2 en cas de besoin (par exemple, exposition à un(e) client(e) qui tousse lors d’une pose d’ongles)

Afin de vous prémunir de tout défaut d’information, il est conseillé d’afficher une note en salle de pause que devront signer toutes les salariées.

Bon à savoir : les salariées ont droit à un congé 100 % indemnisé par la CPAM et par l’entreprise (pour le complément de salaire), sans jour de carence, en cas d’arrêt de travail dû à une obligation de confinement (quarantaine médicale, enfant confiné ou malade).

Restons optimistes…

L’inflation d’informations anxiogènes en continu, la surenchère sur les réseaux sociaux et la mondialisation du Coronavirus frappent obligatoirement les esprits, tout comme les mesures de confinement ou l’annulation exceptionnelle de salons, spectacles ou rencontres sportives dans plusieurs pays. Cependant, les beaux jours arrivant, le Covid devrait naturellement refluer avec les premières chaleurs, comme en 2020. Et la diffusion des vaccins à grande échelle durant l’été nous laisse enfin entrevoir une prochaine sortie du tunnel…

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