l institut du futur

Vous êtes-vous déjà demandée à quoi ressemblera l’institut de beauté du futur ? Vous vous imaginez peut être qu’il ne faut pas attendre de grand changement à court terme : après tout, un institut de beauté de 2017 ressemble beaucoup à ce qu’il était…au tournant des années 90. Certes, quelques objets ont fait leur apparition. Un PC trône sur le comptoir d’accueil. L’esthéticienne dispose d’une caisse informatisée, parfois reliée à internet. Elle emporte en cabine un combiné sans fil. Son mobile est devenu un outil de travail pour communiquer sur Facebook avec les clientes… Finalement, rien de très spectaculaire ! Pourtant, notre métier n’échappera pas encore longtemps aux profonds bouleversements qui se préparent. Comme l’électricité il y a 150 ans, une rupture majeure, due à l’arrivée imminente de nouvelles technologies, est à l’aube de révolutionner tout le commerce de détail. A commencer par l’institut de beauté, qui devra s’adapter aux nouveaux comportements d’achat des clientes, sauf à les voir partir en masse vers les grandes enseignes. Science fiction, pensez-vous ? En fait, pas tant que ça : ces technologies sont déjà prêtes, et commencent même à se diffuser… Quel est l’avenir de nos points de vente ? Tendances, expériences en cours, nouveaux modes de consommation : si vous voulez savoir à quoi ressemblera l’institut de beauté du futur, suivez-moi dans cet article !

Le commerce de proximité ne va pas disparaitre…mais il va se transformer !

Lorsque apparaît une nouvelle technologie, l’anxiété déchaîne toujours les mauvaises augures…avant d’être le plus souvent démentie par les faits. Ainsi, contrairement aux prédictions les plus alarmistes, Internet n’est pas en train de tuer le point de vente. C’est même tout le contraire qui se passe. Si plus de la moitié des Français ont effectué un achat sur Internet en 2016, une récente étude menée sur 15 000 personnes montre en effet que 98 % des consommateurs préfèrent l’achat en magasin (source : étude IBM institute for Business Value). Cependant, multiplier promotions et ventes privées ne suffit plus pour attirer l’acheteur. De nouvelles habitudes de consommation sont en train d’émerger. Ainsi, l’achat en point de vente ne doit plus apparaitre comme une corvée utilitaire mais comme un moment de plaisir, de découverte et de récréation. D’autre part, le consommateur attend une prise en charge personnalisée et experte. Comment l’institut du futur va -t-il s’adapter à ces nouvelles demandes ?

De nouveaux aides d’outil à la vente

La demande toujours accrue d’information et de conseils va pousser à la diffusion prochaine de nouveaux outils d’aide à la vente en institut. Le téléphone mobile constitue un media tout trouvé pour ce type d’application. En effet, les consommateurs, qui passent déjà plus de 2 heures par jour en ligne sur leur smartphone (source : audience internet, étude CREDOC 2015), n’hésitent désormais plus à dégainer leur portable en magasin pour comparer le prix d’un produit ou vérifier une information… En retour, la grande distribution est en train de tester avec succès différentes façons de se réapproprier l’information donnée au consommateur sur le point de vente, notamment via son téléphone mobile. Des techniques qui pourraient bien prochainement se diffuser de manière plus large et concerner l’institut de beauté…

Le produit connecté

Depuis quelques années, le consommateur connait les fameux « flash codes » figurant sur certains emballages. Ces petits dessins noirs et blancs permettent de lire, directement sur un téléphone portable, des informations écrites, audio et vidéo concernant un produit. Or, une seconde étape vient d’être franchie avec l’arrivée d’applications mobiles de nouvelle génération, utilisant la lumière à leds comme support de communication. Comment ça marche ? Des projecteurs diffusent une lumière à leds sur les produits du magasin, créant un courant d’informations capable de communiquer avec un smartphone. Par conséquent, en visant simplement des produits avec son mobile, tout consommateur se verra automatiquement connecté à l’application internet mobile du point de vente. L’écran du téléphone affichera alors des informations ou des promotions concernant le produit, et il sera même possible d’effectuer des achats. Une aide à la vente potentiellement extraordinaire ! Seul souci : dévoilée par Fujitsu en juin dernier, cette nouvelle technologie, en raison de son coût, risque bien de rester un certain temps réservée aux grandes chaines spécialisées disposant d’importants budgets marketing, comme Sephora, Nocibé ou Marionnaud. Pour autant, l’institut de beauté du futur pourrait bien en bénéficier tout de même, grâce aux marques cosmétiques. En effet, les grandes marques centrées sur l’esthéticienne n’auront sûrement d’autre choix que de soutenir leur clientèle professionnelle face à la concurrence toujours plus féroce de la grande distribution, sauf à les voir céder sans cesse de nouvelles parts de marché ! On peut donc imaginer, dans les prochaines années, de voir débarquer à l’institut des produits de revente « intelligents », qui sauront « communiquer » avec vos clientes depuis leurs étagères pendant que vous êtes en cabine…

Les tablettes, nouvelles stations digitales interactives

Grandes stars des années 90, les bornes interactives tactiles ont vu leur attrait fortement diminuer avec l’arrivée d’internet, chaque téléphone devenant « une borne personnalisée d’information digitale ». Ces bornes seraient-elles en passe de se réincarner à travers les tablettes tactiles, plus légères et mobiles ? Il est en tout cas fort à parier que cet objet, peu onéreux et très polyvalent, constitue encore pour un moment le principal outil de digitalisation de l’institut de beauté, dans l’attente d’autres technologies naissantes très onéreuses comme la « réalité augmentée » (ou « virtuelle »). Selon une récente étude réalisée par Digital In-Store, 79 % des consommateurs plébiscitent les « vendeurs connectés ». Là encore, les fournisseurs cosmétiques de la filière institut de beauté ont une carte à jouer en s’engageant aux côtés de leurs clientes esthéticiennes, pour leur fournir en exclusivité des contenus promotionnels attractifs et des outils professionnels d’aide à la vente en ligne. Dans l’institut de beauté du futur, grâce aux applications professionnelles, l’esthéticienne a repris le pouvoir face à la cliente surinformée. Elle affirme son rôle d’experte en effectuant des bilans personnalisés et en proposant des solutions sur-mesure, à l’aide de ces nouveaux outils de plus en plus performants.

La digitalisation du point de vente

La digitalisation du point de vente désigne l’arrivée en magasin d’une nouvelle génération d’objets « intelligents » et « connectés ». Toujours à l’avant-garde des techniques de commercialisation, la grande distribution expérimente déjà certaines de ces technologies futuristes prêtes à envahir notre environnement quotidien… Gadgets ? En fait, tout indique que nous sommes à la veille d’une transformation radicale de nos points de vente, à côté de laquelle l’arrivée d’internet fera bientôt figure d’événement préhistorique !

Bonjour Pepper !

Tout le monde connait « Pepper » : c’est l’humanoïde blanc, avec un écran sur le ventre, qui donne la réplique au vendeur des publicités Renault à la télévision. Ce que l’on ignore par contre, en général, c’est que ce robot existe vraiment, qu’il est capable de se déplacer de façon autonome et d’échanger avec la clientèle. Encore plus étonnant : Pepper serait capable de décrypter les émotions humaines d’après les expressions du visage, les gestes, ou la voix de son interlocuteur ! Quand il n’est pas à la télévision, ce petit robot très futé travaille en fait déjà sur certains points de vente. Il est par exemple employé par la SNCF pour guider les voyageurs, mais aussi dans les 1000 boutiques du réseau Nespresso où il conseille les clients sur le choix d’une machine à café… Si les robots sont annoncés de longue date, leur diffusion de masse dans un très prochain avenir, y compris dans la sphère familiale, ne fait désormais plus aucun doute. Dans l’institut de beauté du futur, certaines tâches pourront être confiées à cet assistant, comme le nettoyage programmé des cabines, le téléphone ou l’accueil de la clientèle en magasin. L’institut du futur possèdera sûrement au moins un robot, ainsi qu’un « chatbot », avatar de l’esthéticienne sur internet (de « chat », discuter, et « bot », abréviation de robot). Sephora a d’ores et déjà ouvert la voie en lançant son premier « chatbot » en décembre 2016. Sa mission : à l’aide d’un questionnaire, savoir analyser les besoins des clientes et leur proposer des choix de cadeaux à acheter en boutique pour Noël. Le succès concluant de cette expérience doit conduire prochainement à l’arrivée d’autres « chatbots » conçus comme de véritables « coachs de beauté« .

Les vitrines interactives

La vitrine est le premier mode de communication d’un commerce avec la rue : elle doit séduire le passant dans l’instant, lui donner envie d’entrer, tout en reflétant l’atmosphère intérieure du magasin comme son univers (marques, positionnement prix etc.). Dans un environnement ultra concurrentiel, la vitrine constitue donc l’enjeu d’une bataille que se livrent les magasins pour augmenter leur visibilité et leur attractivité. Or l’arrivée des vitrines digitalisées va permettre de transformer de simples devantures sans vie en surfaces de communication interactive permettant de mieux se différencier. Plusieurs technologies sont d’ores et déjà prêtes, comme la vitrine « tactile » permettant au passant de changer la vitrine à sa guise, ou la vitrine « animée » mettant en scène le passant lui même, filmé et intégré dans un décor virtuel géant… De nombreuses expériences ont démontré clairement l’intérêt du consommateur pour ces vitrines de nouvelle génération, qui ont d’abord servi à créer de l’événementiel de prestige. Citons par exemple le magasin Yves Rocher des Champs Élysée, qui installa en 2013 une vitrine interactive éphémère à l’occasion du lancement d’une nouvelle gamme de la marque. En 2017, la diffusion de masse des vitrines interactives semble enfin s’enclencher, puisque la plupart des grandes enseignes annoncent d’énormes investissements pour s’équiper dans les trois prochaines années. Une bonne nouvelle pour les professionnelles du secteur esthétique : cette demande massive sur le marché laisse imaginer une baisse prochaine des prix qui profitera à son tour au commerce de proximité… Ainsi, l’institut de beauté du futur disposera d’une vitrine interactive, où la passante pourra visiter virtuellement les cabines, rêver dans le hammam, ou découvrir un appareil minceur dernier cri…

Et vous, comment imaginez-vous l’institut de beauté du futur ? Faites moi part de vos idées dans l’espace ci-dessous ou laissez directement un commentaire ou un like sur Facebook.

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