purobio

A l’occasion du lancement de la marque italienne de maquillage PuroBio, Cathy Dessiaux, sa distributrice exclusive en France et directrice de la société AlmaBio, nous parle du marché du maquillage bio en institut. Interview.

Qui est la cliente typique de maquillage bio ? 

Le succès croissant du bio a renouvelé le profil de la clientèle. Autrefois, la cliente bio privilégiait une beauté naturelle, avec peu ou pas de maquillage, et une routine cosmétique minimaliste. Aujourd’hui, les esthéticiennes voient arriver de nouvelles clientes bio, plutôt jeunes, féminines et branchées, qui viennent au bio après avoir longtemps acheté des produits conventionnels. Ce marché a explosé durant le Covid. Avec la crise sanitaire, la santé est devenue un sujet de premier plan. Désormais, une large portion de la population aspire à consommer mieux, plus écologique et plus sain. Les instituts de beauté vont donc devoir adapter leur offre pour satisfaire cette nouvelle clientèle qui veut se maquiller bio, tout en recherchant des produits plus fun et plus performants.

Que recherche la cliente dans un produit de maquillage bio ? 

En changeant de profil, la clientèle bio a développé de nouveaux comportements d’achat. Si le label bio est « le » plus produit qui lui permet de consommer en adéquation avec ses valeurs, elle choisit aussi et d’abord un produit de beauté. Cette cliente a souvent une expérience antérieure du maquillage, avec des produits issus de la cosmétique conventionnelle. Elle n’entend pas renoncer à ses habitudes ni se convertir au nude. Autrement dit, pour la convaincre, il faut lui proposer des produits glamour, efficaces et tendance. Chez Purobio, la cliente trouve un large choix de couleurs à la mode : nous avons par exemple développé des textures vives ou irisées qui tiennent toute la journée sans retouche, aussi pigmentées que ce que propose la cosmétique conventionnelle. Nous misons aussi beaucoup sur l’innovation, en lançant des nouveautés comme les browmades ou les BBcrèmes waterproofs en qualité bio.

Reste un frein : le prix. Consommer bio n’est pas forcément à la portée de tout le monde

C’est vrai. Même si depuis le Covid, de nombreux consommateurs déclarent privilégier les produits de qualité et labellisés bio, on constate que le prix reste un des premiers critères au moment d’acheter.  « Bio » ne signifie pas forcément « cher ». Certaines marques comme Purobio proposent des produits tout à fait accessibles, qui correspondent à l’attente du marché.

Durant la crise sanitaire, la vente en ligne de produits de beauté a explosé : les esthéticiennes doivent-elles craindre la concurrence d’internet ? 

La crise sanitaire a créé un grand bond en avant des usages digitaux. Qui songerait désormais à nier l’importance des réseaux sociaux ? Nos packagings gais, modernes et colorés se prêtent bien à ce canal de communication. Pour développer la notoriété de la marque, nous assumons de collaborer avec des bloggeuses influentes. Pour autant, le maquillage reste un produit sensoriel, qui a besoin d’être testé. La vente sur internet ne remplacera pas de sitôt le plaisir d’essayer en point de vente. Chaque femme a des attentes propres en matière de couleurs, de textures. Le maquillage est un produit conseil. L’esthéticienne, qui possède une véritable expérience du maquillage, peut jouer un rôle important pour transmettre son savoir-faire technique, ses « astuces ». Une ombre à paupières bio ne se travaille pas forcément de la même façon qu’un produit classique. Pour résister à la concurrence d’internet, l’institut ne doit pas proposer du maquillage comme un supermarché, en libre service, mais proposer une vraie valeur ajoutée. C’est pourquoi nous formons nos dépositaires à animer leur point de vente.

La plupart des marques conventionnelles s’engagent (aussi) pour mieux respecter l’environnement. Assiste -t-on à une mobilisation générale de la filière beauté sur les grands enjeux autour de la planète  ?

Aujourd’hui, la protection de l’environnement est devenue une préoccupation majeure au sein de la société. Dans la filière beauté, une véritable pression s’exerce : toutes les marques, bio ou conventionnelles, sont ainsi contraintes d’avancer pour verdir leurs packagings. Il y a urgence : les rejets de matières plastiques constituent la première source de pollution des océans. Mais se mettre aux plastiques « biosourcés » ou « recyclables » ne suffit pas à créer une convergence autour des questions d’environnement. Le véritable challenge posé aux marques de maquillage, par exemple, est d’éliminer les micro plastiques des formules, ainsi que l’a récemment dénoncé Green Peace. Si leur utilisation sous forme solide est encadrée au niveau européen, ces micro plastiques se retrouvent aussi sous forme liquide dans de nombreux produits de maquillage, comme les mascaras ou les fonds de teint, sans aucun contrôle. Or, ces micro plastiques restent des centaines d’années dans les mers. Purobio a fait de ce combat une véritable priorité.

 

 

 

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