Réforme des retraites : qu’est ce qui change pour les esthéticiennes ? Esthéticienne.pro vous explique l’essentiel à savoir.

Réforme des retraites : un changement dès septembre 2023

Promulguée samedi 15 avril, la réforme des retraites inclut le très décrié report de l’âge de départ à 64 ans et une durée de cotisation qui passe de 42 à 43 années plus tôt que prévu (pour les personnes nées avant 1973).

Le décret prévoit une application dès la rentrée 2023.

Carrière longues : de nouvelles règles

Parmi les sujets qui ont animé les débats, les carrières longues ont fait l’objet d’une attention particulière. En effet, le passage de l’âge de départ à 64 ans désavantageait en premier lieu les personnes ayant commencé à travaillé tôt, qui aurait vu leur durée de cotisation s’allonger au delà de la durée prévue (42 ou 43 ans selon leur date de naissance). Se posait aussi la question des personnes sur le point de partir alors que la loi entrait en vigueur.

De nombreuses esthéticiennes ayant commencé à travaillé entre 16 et 20 ans, estheticienne.pro vous explique les nouvelles règles qui entrent en vigueur.

Commençons par une bonne nouvelle, qui concerne les personnes nées en 1962 et 1963 (les premières concernées par la réforme). Un amendement introduit en dernière minute lors du passage du texte au sénat leur permettra de pouvoir bénéficier de l’ancien dispositif de retraite anticipée pour carrières longues avec une pension à taux plein.

Ainsi, les esthéticiennes sur le point de prendre leur retraite qui auront validé quatre à cinq trimestres avant 20 ans, pourront prendre leur retraite à 60 ans, ou même à 58 ans si elles avaient validé entre quatre et cinq trimestres avant 16 ans. Sous condition, bien sûr, d’avoir cotisé 42 ans (ou 168 trimestres).

Pour les professionnels nés après 1963, les règles de carrière longue changent en revanche dès le mois de septembre. Les professionnels de l’esthétique ayant cotisé cinq trimestres l’année de leurs 16, 18, 20 ou 21 ans (y compris durant un contrat d’apprentissage ou de professionnalisation), pourront partir en retraite, respectivement, à 58, 60, 62 ou 63 ans.

Née à partir de 1961 sans carrière longue ? Deux changements pour vous

Pour les salariés et les indépendants nés en 1961 et après sans carrière longue, il va y avoir deux changements. D’une part, la durée de cotisation passe à 43 ans à compter de 2027 (au lieu de 2035 prévu par la loi actuelle). Le changement se fera progressivement entre 2023 et 2027, sur le rythme d’un trimestre travaillé en plus chaque année. D’autre part, l’âge légal de départ passera lui aussi progressivement à 64 ans au lieu de 62 ans – ou 67 ans sans décote en cas de carrière incomplète.

Bon à savoir : les congés maladie, maternité et parentaux, ainsi que les périodes de chômage comptent dans le calcul des trimestres.

Si la réforme concernant l’âge de départ s’applique dès la rentrée 2023, une période d’adaptation a néanmoins été prévue. Elle prévoit un allongement de 3 mois de travail supplémentaire par année de travail jusqu’en 2030.

La réforme concernera donc en premier les personnes nées en 1961, qui atteindront 62 ans en septembre 2023 et devront travailler 3 mois supplémentaires. En septembre 2024, l’âge légal de départ passera à 62 ans et six mois, puis à 62 ans et 9 mois en septembre 2025, et ainsi de suite jusqu’en septembre 2030, où l’âge légal sera porté à 64 ans pour les personnes nées en 1968 et après.

Le savez-vous ? Indépendants et salariés cotisent à la même caisse dite du régime général. Pour calculer leur retraite, les mêmes règles de calcul s’appliquent : un trimestre travaillé = un trimestre cotisé pour la retraite. Il existe toutefois une exception : les auto entrepreneurs, très nombreux dans la filière esthétique, qui concernent notamment les professionnels itinérants exerçant à domicile.  Si vous êtes (ou avez été) auto entrepreneur, ne manquez pas cet article consacré à votre retraite : LIEN. 

Femme : petit avantage pour les mères de famille

Pour finir, un lot de consolation pour les femmes qui auront validé tous leurs trimestres un an avant l’âge légal de départ en raison des trimestres accordés pour la naissance d’un ou plusieurs enfants.

Ces mères de familles verront leurs pensions majorées de 5 %.

Pas de quoi compenser les énormes inégalités femmes hommes qui subsistent face à la retraite, du fait des carrières hachées et du temps partiel. Aujourd’hui, 20 % Des femmes sont obligées d’attendre 67 ans pour partir à la retraite.